Contact Info

(+33) 07 66 27 80 61

Park Artisan ZA les gros, 91610 Ballancourt sur Essonne

Suivez-nous sur les réseaux

Rendez-vous au commissariat #3


Comme on dit, après la pluie vient le beau temps. Mais on oublie très souvent qu’après le beau temps, la pluie reviendra. C’est ainsi et ça continuera ainsi jusqu’à la fin des temps. Aussi bien que le jour se lève, la nuit finit toujours par tomber. Laissez-moi vous raconter dans cet #aperotelling #3 comment la pluie s’est abattue d’un coup sans crier gare, après une bien belle journée ensoleillée.

Nous étions en janvier, il faisait froid, très froid, et je devais me rendre à l’entrepôt pour réceptionner un colis commandé en ligne pour un client résidant au Cameroun. Arrivée sur place, le livreur n’étant pas encore là, j’en profite pour faire du rangement dans l’entrepôt et faire des étiquetages pour gagner du temps lors du prochain chargement de container. Une heure puis deux, le livreur n’a toujours pas pointé le bout de son camion. Mais rien d’étonnant, la logistique est toujours estimative et je dois simplement prendre mon mal en patience. Quand j’ai finalement le livreur en ligne, il me fait comprendre que « normalement » il ne devrait plus tarder. J’en ris mais sur le coup ça me titille quand même car je pense au trajet retour sur l’A6 qui ne va pas être de tout repos. 30 min plus tard, colis bien reçu, signé et rangé dans un coin, prêt au départ.

Alors que je m’apprête à rebrousser chemin mon téléphone sonne. De l’autre côté j’entends : « commissariat de police de XXXXX. Vous êtes bien Mme Boigey ? Merci de vous rendre immédiatement dans nos locaux, vous y êtes attendue pour une audition concernant des faits très graves ». J’ai cru entendre les battements de mon cœur qui résonnaient directement dans mes oreilles. Avez-vous déjà eu affaire à la police ? Croyez-moi ce n’est vraiment pas plaisant. Impossible de savoir de quoi il s‘agissait par téléphone, il fallait que je me rende sur place avec mon ordinateur. Mon premier réflexe a été d’appeler mon mari pour lui faire part de la situation urgente.

« La police vient de m’appeler….. » et lui de me dire, « nous sommes vendredi, s’ils te placent en garde à vue, tu ne pourras sortir que lundi ». A cet instant précis, j’ai pensé à ma fille à qui je n’avais pas fait de câlins avant de partir à l’école le matin, j’ai pensé à mon fils qui devait rentrer à 16h et qui n’allait pas pouvoir me joindre. Des images de mes enfants se sont mises à défiler dans ma tête et j’ai commencé à me faire toutes sortes de promesse quand je rentrerais chez moi. De l’entrepôt au commissariat, je crois bien que ce fût les minutes les plus longues de ma vie jusqu’ici.

Bon vous comprendrez que je ne peux pas vous raconter en détails de quoi il s’agissait réellement mais j’ai pu prouver que je n’étais pas, ni de près ni de loin, impliquée dans les faits sujets à leur enquête. Je suis quand même restée plus de quatre heures dans leurs locaux et en sortant de là, j’ai pu constater avec effroi combien j’avais transpiré. Suite à ce passage chez les flics, j’ai compris combien le métier de transitaire n’est pas de tout repos et j’ai repensé aux regards que mes confrères me lançaient quand je leur disais que j’étais une des leurs. Cela m’a également conforté lorsqu’un ami de mon mari m’a dit que son transitaire était tout le convoqué à la police et que ça fait partie du jeu. Mais je ne le savais pas ça ! Depuis cet épisode, je suis convoquée au moins une fois par trimestre par une nouvelle brigade et ça commence tristement à faire partie de mon lot quotidien.

Quand on vous dit que l’entrepreneuriat n’est pas facile ! Cela dit, je ne me vois pas du tout retourner au salariat. C’est quelque chose d’addictif, je continue seulement à faire ce que j’aime, proposer à mes clients d’acheminer leurs colis vers le Cameroun ou leurs containers vers les pays d’Afrique, de la meilleure façon qui soit. Même si parfois il y’a des coquilles. Mais ça c’est une autre histoire 

Rendez-vous au prochain épisode !